1. |
Ball Trap
03:38
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BALL TRAP :
Un autre ball trap, comme ils disent
Parce que mon siècle est le dernier des derniers,
Lente inhumanité
Parce que des chiens loups, ensauvagés par nous,
Hurlent plus fort que nous
Parce que Montmartre et Montparnasse ont viré
Las, la kermesse est terminée
Parce que ton beau cul, ivresse des beaux jours nus,
N’est plus qu’une chimère vaincue
Je m’en vais demain, loin de l’occident
Mauvaise donne ou mauvaise passe
Je prends la main, je trace
La liberté des lendemains
Je m’arrache de la nasse
Parce que l’enfant blême, seul dans la grande plaine
Où coule encore ma peine
Parce que les mères folles, qui reposent en corolle
Tout au fond d’un entresol
Parce que l’homme sans visage, vérolé de carnage
Plie sous mes outrages
Parce qu’enfin la belle môme se dérobe à l’aumône
D’un baiser qui m’empoisonne.
Un condensé de l’histoire :
La fin des belles années 20, le spectre des années trente et des totalitarismes, et puis les regrets : la mère devenue folle et retrouvée tardivement, la maîtresse délaissée au profit de la prostituée pourtant aimée par le mari, gueule cassée de la Grande Guerre.
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2. |
Insoumission
02:42
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Insoumission
Elle braille encore, la défenestrée,
Il brûle encore, l’homme sur la chaussée.
Pas de place pour celui qui dépasse,
Pas de défaut dans la cuirasse !
Trop heureux de vivre,
Trop satisfait d’échapper à la casse.
Il faut bien les suivre.
Pour cette fois-ci, c’est le voisin qui passe !
Grève des bras de chair !
Crèvent les bras de fer !
Trêve d’efforts de guerre !
L’Homme sous la matière.
Belles gueules bien vides pour le vaudeville,
L’ignorance crasse qui préside aux jeux.
Puis rien de tel qu’une peur dans la ville
Pour museler les pauvres bienheureux.
Le monde des chiffres, vite, refait ses comptes :
Trop de bouches inutiles à nourrir.
Pourquoi se soucier d’avenir ?
Depuis longtemps ravalée, la honte.
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3. |
Madame
03:45
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Elles rêvent de la belle époque,
Sous l’œil terne des ors affadis
Ils veulent Byzance et New-York
La vieille Europe dans un rocking-chair
L’argent des fournisseurs de mort
Le Capital qui rogne et qui crâne
Mais on donne dans le style Empire,
C’est bien plus classe que la lutte des classes
Quelle belle histoire,
Cousue de fils barbelés
La chair malmenée
Madame se laisse aller,
Monsieur ne voit plus beaucoup Madame
Madame connait d’autres messieurs
La messe est dite sous d’autres cieux
Il traîne dans les corridors
L’ombre incendiée du capitaine qui dort,
Là-bas sous le Chemin des Dames
Et les shrapnels qui déchiraient l’âme
Monsieur n’reconnait plus sa face,
Piquée d’acier, rabotée de traces
Il gêne lorsqu’il apparait
Il doit comprendre que c’est indécent
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4. |
Brûle
03:14
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Vent d’octobre au bord de la zone,
Ville-cyclope bornée de pylônes
Brûlent des cartes, brûlent des cervelles
Fument les braseros, fument les hommes qui laissent
Filer les heures de peine pour une bougresse
Brûlent des fardeaux, brûlent les caresses
Quelqu’un m’a demandé si les âmes existent
La mienne est dévorée, elle brûle, elle résiste.
V’là de ça deux ou trois semaines,
Comme j’allais seul comme un croque-mitaine
Brûlent mes jours, brûlent mes nuits
L’anglais sort en torche, cogne au visage
Je pisse le sang, elle aime monter la rage
Je le tue, je le tue, je le tue
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5. |
Foutue Belle Jeunesse
04:01
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Foutue belle jeunesse, à l’exercice comme elle respire
J’n’ai que la peau sur les os et pas plus d’air qu’un fil de fer
Foutue belle jeunesse, qui caracole vers l’allégresse
J’n’ai que mon sac sur le dos et mes deux pieds dans le bourbier
Je traîne, vilain petit cancer
Même les vautours se détournent
Même les bonnes âmes se lassent
Qu’est-ce qu’il y a derrière, je n’savais pas, non !
Qu’est-ce qu’il faut pour plaire, je n’savais pas, non !
Qu’est-ce qu’elles valent mes chimères, qu’est-ce qu’il y a derrière ?
Donne-moi la carapace…
Foutue belle jeunesse, qui collectionne les manifestes
Moi je n’sais plus qui je suis, moi je n’sais pas d’où je viens
Foutue belle jeunesse, qui s’entiche d’une Adonis
Je rêve tout seul dans ma piole, d’une fleur du mal bacchanale.
Donne-moi la carapace qu’ils veulent,
Donne-moi la carapace qu’ils cachent !
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6. |
Mille Regards
04:10
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Ce qu’il nous reste d’espoir
Ce qu’il nous reste, colère noire
Damnés de la terre, les derniers grands airs
Avant la pluie de fer
Ce qu’il me coûte de t’écrire
Ce qu’il me coûte, au fond, de partir
Tes deux petites mains dans mes poings serrés,
Comme si j’avais rêvé
Mon bel enfant blême
Ma belle victoire
Je ne t’embrasserai plus, non
Tu devras livrer bataille tout seul
Affronter les vieilles peurs
Et leur cortège de pleurs
Nous sommes les fils du hasard, mille regards
Des sentinelles perdues sous mille regards
La voix des morts nous consolera plus tard,
La voix des morts et pour sûr
Leurs mille et un regards
Comme l’âme de l’homme s’effiloche
Comme l’âme du monde devient moche
Sous la lune amère les grands cimetières
Verront le millénaire
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7. |
Carnaval Cannibale
03:21
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C’est l’honneur qu’on jette aux fleurs
C’est l’amour loin des beaux jours
C’est le crime contre la rime
De la contrefaçon plein l’armoire
Je m’égare sur les boulevards
Mes années folles de bazar
Je m’égare sur les boulevards
Des idées au moins jusqu’au falzar
C’est le crime et la foule à Paris
C’est la terre et le ciel jusqu’au Laos
C’est la tête à l’envers à Ivry
Y’a pas d’hiver chez les khmers
Carnaval cannibale j’te dis !
Je lutine la Cochinchine
Je rationne la mescaline
Sur un vieux rafiot machine
Je vendrai la peau de la gamine
Que voulez-vous que j’y fasse ?
C’est comme ça que ma vie passe
Bienvenue Saïgon Palace
Pour un aller simple au bout du monde
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8. |
Cabaret Voltaire
06:02
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Nous avons l’âme qui dégouline par les latrines
Le cul de basse-fosse, c’est notre « mare nostrum »
Evidemment cela chatouille quelques narines
On aimerait voir Colombine déguisée en homme
Il nous faut du fort, de l’Alcazar, du sans remord
Nous avons quelques maréchaux de naphtaline,
Gâtés d’honneurs douteux, vieux gâteux parleurs
Mais les vrais as, les vrais cadors,
On les trouve sous les ors du palais Brogniard
Depuis que Dieu est mort, c’est fou c’que ça turbine encore !
Cabaret Voltaire, un œil ouvert sur le siècle de fer
Cabaret Voltaire, une dernière vanne et bye, bye les « monte-en-l’air »
Cabaret Voltaire un dernier verre avant l’ère des commissaires.
Et puis c’est comme si la terre s’était mise à trembler
La vieille canaille Dada s’était réveillé ivre
Elle bousculait les barbouilleurs, les scribouillards
Amen au bordel monstre et mort à Mozart
Les foules qui dansent, automatiques, sur les boulevards
Les corbillards pressés, les égouts qui ronronnent
Et l’écriture au narcotique, préparez-vous au choc
On entre dans le cerveau de l’homme moderne
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Malemort Paris, France
Nous, musiciens sans nom, sans étendard et sans chapelle, avons décidé de créer Malemort à l’image de l’idée que nous nous
faisons du Metal : libre!
Musicians with no name, no banner and no religion, we created Malemort in our image of Metal: free.
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