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Malemort Hellfest 2018 (num​é​rique)

by Malemort

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1.
Ball Trap 03:38
BALL TRAP : Un autre ball trap, comme ils disent Parce que mon siècle est le dernier des derniers, Lente inhumanité Parce que des chiens loups, ensauvagés par nous, Hurlent plus fort que nous Parce que Montmartre et Montparnasse ont viré Las, la kermesse est terminée Parce que ton beau cul, ivresse des beaux jours nus, N’est plus qu’une chimère vaincue Je m’en vais demain, loin de l’occident Mauvaise donne ou mauvaise passe Je prends la main, je trace La liberté des lendemains Je m’arrache de la nasse Parce que l’enfant blême, seul dans la grande plaine Où coule encore ma peine Parce que les mères folles, qui reposent en corolle Tout au fond d’un entresol Parce que l’homme sans visage, vérolé de carnage Plie sous mes outrages Parce qu’enfin la belle môme se dérobe à l’aumône D’un baiser qui m’empoisonne. Un condensé de l’histoire : La fin des belles années 20, le spectre des années trente et des totalitarismes, et puis les regrets : la mère devenue folle et retrouvée tardivement, la maîtresse délaissée au profit de la prostituée pourtant aimée par le mari, gueule cassée de la Grande Guerre.
2.
Insoumission 02:42
Insoumission Elle braille encore, la défenestrée, Il brûle encore, l’homme sur la chaussée. Pas de place pour celui qui dépasse, Pas de défaut dans la cuirasse ! Trop heureux de vivre, Trop satisfait d’échapper à la casse. Il faut bien les suivre. Pour cette fois-ci, c’est le voisin qui passe ! Grève des bras de chair ! Crèvent les bras de fer ! Trêve d’efforts de guerre ! L’Homme sous la matière. Belles gueules bien vides pour le vaudeville, L’ignorance crasse qui préside aux jeux. Puis rien de tel qu’une peur dans la ville Pour museler les pauvres bienheureux. Le monde des chiffres, vite, refait ses comptes : Trop de bouches inutiles à nourrir. Pourquoi se soucier d’avenir ? Depuis longtemps ravalée, la honte.
3.
Madame 03:45
Elles rêvent de la belle époque, Sous l’œil terne des ors affadis Ils veulent Byzance et New-York La vieille Europe dans un rocking-chair L’argent des fournisseurs de mort Le Capital qui rogne et qui crâne Mais on donne dans le style Empire, C’est bien plus classe que la lutte des classes Quelle belle histoire, Cousue de fils barbelés La chair malmenée Madame se laisse aller, Monsieur ne voit plus beaucoup Madame Madame connait d’autres messieurs La messe est dite sous d’autres cieux Il traîne dans les corridors L’ombre incendiée du capitaine qui dort, Là-bas sous le Chemin des Dames Et les shrapnels qui déchiraient l’âme Monsieur n’reconnait plus sa face, Piquée d’acier, rabotée de traces Il gêne lorsqu’il apparait Il doit comprendre que c’est indécent
4.
Brûle 03:14
Vent d’octobre au bord de la zone, Ville-cyclope bornée de pylônes Brûlent des cartes, brûlent des cervelles Fument les braseros, fument les hommes qui laissent Filer les heures de peine pour une bougresse Brûlent des fardeaux, brûlent les caresses Quelqu’un m’a demandé si les âmes existent La mienne est dévorée, elle brûle, elle résiste. V’là de ça deux ou trois semaines, Comme j’allais seul comme un croque-mitaine Brûlent mes jours, brûlent mes nuits L’anglais sort en torche, cogne au visage Je pisse le sang, elle aime monter la rage Je le tue, je le tue, je le tue
5.
Foutue belle jeunesse, à l’exercice comme elle respire J’n’ai que la peau sur les os et pas plus d’air qu’un fil de fer Foutue belle jeunesse, qui caracole vers l’allégresse J’n’ai que mon sac sur le dos et mes deux pieds dans le bourbier Je traîne, vilain petit cancer Même les vautours se détournent Même les bonnes âmes se lassent Qu’est-ce qu’il y a derrière, je n’savais pas, non ! Qu’est-ce qu’il faut pour plaire, je n’savais pas, non ! Qu’est-ce qu’elles valent mes chimères, qu’est-ce qu’il y a derrière ? Donne-moi la carapace… Foutue belle jeunesse, qui collectionne les manifestes Moi je n’sais plus qui je suis, moi je n’sais pas d’où je viens Foutue belle jeunesse, qui s’entiche d’une Adonis Je rêve tout seul dans ma piole, d’une fleur du mal bacchanale. Donne-moi la carapace qu’ils veulent, Donne-moi la carapace qu’ils cachent !
6.
Ce qu’il nous reste d’espoir Ce qu’il nous reste, colère noire Damnés de la terre, les derniers grands airs Avant la pluie de fer Ce qu’il me coûte de t’écrire Ce qu’il me coûte, au fond, de partir Tes deux petites mains dans mes poings serrés, Comme si j’avais rêvé Mon bel enfant blême Ma belle victoire Je ne t’embrasserai plus, non Tu devras livrer bataille tout seul Affronter les vieilles peurs Et leur cortège de pleurs Nous sommes les fils du hasard, mille regards Des sentinelles perdues sous mille regards La voix des morts nous consolera plus tard, La voix des morts et pour sûr Leurs mille et un regards Comme l’âme de l’homme s’effiloche Comme l’âme du monde devient moche Sous la lune amère les grands cimetières Verront le millénaire
7.
C’est l’honneur qu’on jette aux fleurs C’est l’amour loin des beaux jours C’est le crime contre la rime De la contrefaçon plein l’armoire Je m’égare sur les boulevards Mes années folles de bazar Je m’égare sur les boulevards Des idées au moins jusqu’au falzar C’est le crime et la foule à Paris C’est la terre et le ciel jusqu’au Laos C’est la tête à l’envers à Ivry Y’a pas d’hiver chez les khmers Carnaval cannibale j’te dis ! Je lutine la Cochinchine Je rationne la mescaline Sur un vieux rafiot machine Je vendrai la peau de la gamine Que voulez-vous que j’y fasse ? C’est comme ça que ma vie passe Bienvenue Saïgon Palace Pour un aller simple au bout du monde
8.
Nous avons l’âme qui dégouline par les latrines Le cul de basse-fosse, c’est notre « mare nostrum » Evidemment cela chatouille quelques narines On aimerait voir Colombine déguisée en homme Il nous faut du fort, de l’Alcazar, du sans remord Nous avons quelques maréchaux de naphtaline, Gâtés d’honneurs douteux, vieux gâteux parleurs Mais les vrais as, les vrais cadors, On les trouve sous les ors du palais Brogniard Depuis que Dieu est mort, c’est fou c’que ça turbine encore ! Cabaret Voltaire, un œil ouvert sur le siècle de fer Cabaret Voltaire, une dernière vanne et bye, bye les « monte-en-l’air » Cabaret Voltaire un dernier verre avant l’ère des commissaires. Et puis c’est comme si la terre s’était mise à trembler La vieille canaille Dada s’était réveillé ivre Elle bousculait les barbouilleurs, les scribouillards Amen au bordel monstre et mort à Mozart Les foules qui dansent, automatiques, sur les boulevards Les corbillards pressés, les égouts qui ronronnent Et l’écriture au narcotique, préparez-vous au choc On entre dans le cerveau de l’homme moderne

about

Le concert (audio) complet de Malemort sur la mainstage du Hellfest!
Vrai gros son mixé et masterisé.
Si vous souhaitez la version cd, commandez le n°200 de Rock Hard, qui le proposait pour cet anniversaire. www.rockhard.fr/paypal/paypal_fr.html

credits

released November 26, 2020

Mixage: Vincent Thermidor
Mastering: Ronan Gonzalez
Photo de pochette: Alek Garbowski

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Malemort Paris, France

Nous, musiciens sans nom, sans étendard et sans chapelle, avons décidé de créer Malemort à l’image de l’idée que nous nous faisons du Metal : libre!

Musicians with no name, no banner and no religion, we created Malemort in our image of Metal: free.
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